À l’ère d’une hypermondialisation motivée par l’idéologie productiviste, l’exode des personnes, des valeurs et des techniques agricoles entraîne le déracinement progressif du territoire rural québécois. En découle une vaste marginalisation, déstructuration et dégradation patrimoniale des lieux auxquels se greffent paysages, milieux de vie et identité. C’est à partir de ces constats qu’est mise en réseau l’esquisse d’un projet agroalimentaire comme outil permettant le redéveloppement local d’une éventuelle ruralité bas-laurentienne. Afin de rétablir le mode de vie et le rythme lent des traditions ayant autrefois promu l’autarcie de cette région, l’étude de cas se calque sur la vérité existentielle de la paroisse de Saint-Fabien par l’approfondissement de la conscience de ce coin de pays.

 

La proposition vise à boucler une systémique alimentaire de proximité auquel se greffent des espaces dédiés à la communauté, tels que l’habitation et l’éducation, en adoptant un modèle de gouvernance non hiérarchique où les habitants-producteurs venus d’ici et d’ailleurs participent directement au développement de leur PIB culturel. Celle-ci se matérialise en une pluralité de lieux qui mettent en scène un paysage horizontal, à la fois spectacle et ressource. C’est ainsi que prend forme l’archipel : une communauté d’îles ancrées dans des terrasses cultivées et habitées, conçue comme unité, au cœur d’un environnement complexe, évolutif et solidaire.