Au cœur du village de Saint-Damien-de-Buckland, seules les parois de béton blanc juchées au sommet de la colline Notre-Dame rappellent que les sœurs de la congrégation de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours ont autrefois chapeauté un vaste complexe d’édifices modernistes. Aujourd’hui abandonnés et vétustes, ces pavillons des jeunes risquent de passer prochainement sous le pic des démolisseurs.

 

Cet essai (projet) propose d’explorer le patrimoine immatériel et matériel laissé derrière par les religieuses et leur architecte, Jean-Marie Roy, afin de nourrir une actualisation et une pérennisation du lieu en harmonie avec les aspirations collectives contemporaines. En tentant de reconnaître les diverses facettes de l’histoire du site, le projet perpétue la volonté de créer des milieux de vie familiaux tout en préconisant la conservation du lien entre le parent et son enfant, auparavant brisé par la vocation originelle du lieu. En cherchant à préserver les composantes pertinentes qui pouvaient définir la vie en communauté des religieuses, telle qu’un réseau de soutien, un espace de discussion et un tremplin vers l’action, la proposition vise à accueillir les mères et les femmes en situation de vulnérabilité. Transformés en logements de transition, les pavillons offrent aux résidentes le soutien nécessaire afin d’entreprendre un nouveau projet de vie au sein d’habitations partagées.

 

Grâce à une réinterprétation de la mémoire du lieu, le projet donne sens aux œuvres des religieuses afin de mettre en lumière des avenues d’empowerment et de réappropriation pour les femmes rurales d’aujourd’hui.